Alphabet Illustré Valérie Hugo
La Cuisinière Républicaine
La Cuisinière républicaine (titre complet : La Cuisinière républicaine, qui enseigne la manière simple d’accommoder les pommes de terre, avec quelques avis sur les soins nécessaires pour les conserver) est un livre de cuisine entièrement consacré à la pomme de terre, paru en l’an III du calendrier républicain (1794-1795) à Paris, chez Mérigot jeune. Son auteur est (serait?) une femme, Catherine Mérigot, dont la biographie est mal connue. Elle est l’épouse du libraire parisien Jean-Gabriel Mérigot (1738-1818).
Cet ouvrage de 42 pages est le premier livre de recettes culinaires en langue française écrit par une femme. C’est le premier livre de cuisine consacré exclusivement à la pomme de terre. Il compte au total 31 recettes à base de pomme de terre dont cinq sucrées, parmi lesquelles la première recette publiée de gâteau aux pommes de terre, dénommé « Gâteau économique ».
Il est conservé à la Bibliothèque nationale de France et a fait l’objet d’une réimpression en fac-similé par Daniel Morcrette (Luzarches) en 1976.
Et notre ami Parmentier
Sans lui, nous ne connaîtrions peut-être pas la douceur tendrement régressive d’une purée maison, le fondant d’un gratin dauphinois ou le moelleux-croustillant des pommes sautées, et ce serait dommage. Ce fut pourtant tout un combat pour faire entrer la pomme de terre dans l’alimentation française courante. À la veille de la Révolution, il ne s’agissait ni de gastronomie ni de gourmandise, mais de nourrir une population affamée par les guerres et les mauvaises récoltes. Ce sera le combat de toute une vie.
”Antoine Parmentier, né en 1737, pharmacien militaire, est fait prisonnier en Prusse, dans la région de Hanovre, pendant la Guerre de Sept ans menée contre Frédéric II dès 1756. Lors de son long séjour forcé, il aura le temps d’observer les habitudes alimentaires de la région et les effets de la consommation de ce tubercule. L’homme s’engage ensuite, en 1779, dans la guerre d’Indépendance américaine. C’est à son retour, en 1781, qu’il complète une thèse sous le titre “Recherches sur les végétaux nourrissants qui, dans les temps de disette, peuvent remplacer les aliments ordinaires, avec de nouvelles observations sur la culture des pommes de terre”.
Un engouement… royal
”Il lui faudra attendre 1786 pour faire découvrir à Louis XVI le tubercule. L’histoire raconte que le roi s’enthousiasma pour ces tiges fleuries, qu’il arbora à son vêtement, et dont Marie-Antoinette agrémenta sa coiffure. Leur curiosité est piquée, le couple royal veut goûter les « parmentières ».
Infatigable et certain de détenir le moyen de remédier aux sévères disettes du temps, le scientifique organise des dîners, où des célébrités comme Benjamin Franklin ou Lavoisier sont conviés.
Enfin, il se voit confier deux hectares à la plaine des Sablons, alors aux portes de Paris, à Neuilly, pour procéder à une expérimentation grandeur nature. Là encore, la légende raconte qu’il aurait, par ruse, fait garder les champs par des militaires en armes le jour… mais pas la nuit.
Attirée et intriguée par tant de mystères, la population voisine vient dérober les tubercules, qu’elle découvre, avec stupeur, comestibles. Essai transformé : l’adoption de la pomme de terre ne se fait pas attendre, à tel point qu’elle a constitué, jusqu’à ces dernières décennies, une des bases de notre alimentation et donne lieu à un impressionnant foisonnement de recettes…”
Un expérimentateur inlassable
”La carrière de Parmentier et son apport à l’alimentation ne s’arrêtent pas là. On lui doit des études et travaux sur l’amélioration du pain dans les hôpitaux et les prisons, l’invention de nouvelles techniques de panification, mais aussi une amélioration du pain et des biscuits de mer, et une réforme de la meunerie et de la boulangerie.
C’est aussi à lui que l’on doit l’idée d’extraire le sucre des végétaux, de la betterave notamment, ce qui permettra de remédier à la pénurie de canne à sucre créée par le Blocus continental, et de nombreux travaux sur l’hygiène alimentaire, la conservation par le froid, la réfrigération des viandes.”
Enfin, il crée la Société de Pharmacie de Paris et multiplie les apports à l’enseignement de cette discipline. Associé à de nombreuses institutions, dont l’Académie des Sciences et la Société d’Agriculture, où sa contribution est très remarquée ; il reçoit la Légion d’honneur des mains de Napoléon Ier. Il meurt en 1813. On raconte qu’au Père-Lachaise, où se trouve sa sépulture, des sociétés et associations de pharmaciens viennent encore honorer sa mémoire et que des plants de pomme de terre ont longtemps orné sa dernière demeure…”
Petites pommes de terre à la crème de saumon, par Cyril Lignac
Ingrédients
Pour 6 personnes:
300 g de saumon fumé
2 c. à soupe d’œufs de poisson,
12 petites pommes de terre grenaille,
3 tiges d’aneth,
200 g de crème fraîche épaisse,
sel et poivre.
Méthode
Lavez soigneusement les pommes de terre et mettez-les dans une casserole. Couvrez d’eau, salez et portez à ébullition.
Faites cuire 20 minutes.
Découpez les tranches de saumon en lanières. Lavez, séchez et effeuillez l’aneth.
Égouttez les pommes de terre, coupez-les en deux et évidez-les légèrement avec une cuillère à café. Disposez-les dans un plat de service, répartissez la crème fraîche dans chaque demi-pomme de terre. Ajoutez les lanières de saumon et les oeufs de poisson. Décorez avec l’aneth et servez aussitôt.
Sources
http://agriculture.gouv.fr/antoine-parmentier-la-science-au-service-des-hommes
https://www.gastronomiac.com/chefs-et-metier-de-bouche/parmentier-antoine-augustin/
https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Cuisini%C3%A8re_r%C3%A9publicaine
gourmand.viepratique.fr/les-recettes-de-cyril-lignac/plat-les-recettes-de-cyril-lignac/petites-pommes-de-terre-la-creme-de-saumon-29831.html
On a du mal à réaliser que la consommation de la pomme de terre n’est pas plus ancienne. C’est utile de retrouver son histoire.
Cet article m’a fait me remémorer un roman d’Eric Marchal “la part de l’aube”, qui décrivait entre autres, les essais de Parmentier pour cultiver la pomme de terre. Clin d’œil pour Briqueloup : l’action se déroule à Lyon.
Merci . Je vais voir si je peux metre la main sur le roman.