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Quinton (Marie ) #AZChallenge


Alphabet Illustré Valérie Hugo

La Mère Quinton

Marie Quinton (née à Royat le 14 juin 1854, morte à Royat le 25 octobre 19331) est une aubergiste auvergnate à qui l’on doit l’œuvre intitulée ‘’Le Journal de la Belle Meunière’’

Portrait de Marie Quinton par le peintre Paul Merwart (1855-1902)

La mère Quinton (1854-1933) était dans sa jeunesse la Belle meunière immortalisée par le peintre Paul Merwart. Dans son auberge de Royat elle a protégé les amours clandestines du général Boulanger et de sa maîtresse la Vicomtesse Marguerite de Bonnemains. Au fil du temps elle devient l’amie du couple et la confidente d’un amour fusionnel qui allait changer sa vie et le cours de l’Histoire .Tragédie lyrique, romance légendaire, Incroyable amour qui faillit ‘’faire valser la démocratie’’.

En 1895 elle publia ‘’Souvenirs vécus’’. Elle devint alors ‘’’l’Auvergnate la plus connue au monde’’. Cette femme hors du commun rencontra l’élite internationale. Fortune faite elle accompagna sa clientèle dans ses différents établissements : de Nice à Royat. A Paris, non seulement elle connut son heure de gloire avec son cabaret à l’exposition universelle de 1900, mais en outre une pièce de théâtre sur le général Boulanger (Maurice Rostand) dont elle est la narratrice, la consacre définitivement en 1931 comme « la légendaire. Ambassadrice d’Auvergne et de la gastronomie française, elle est une figure incontournable du terroir. »

Prologue extrait du livre de Bernard Boucheix.

(….)‘’Connaître Marie Quinton (1854-1933), c’est avant tout comprendre l’univers dans lequel elle a baigné. J’ai souhaité dédier ce livre à notre célèbre écrivain Auvergnat : Jean Anglade. Il est né en 1915 à Escoutoux, près de Thiers et fait partie de ces derniers grands personnages régionalistes. Comme lui, « La Veuve Quinton » a bien connu, cette Auvergne où le patois régnait en maître ! ……..Comparée à la vie rude de ses compatriotes, on peut dire que « La Belle Meunière de La Belle Époque » ou que « La Mère Quinton des Années Folles » a vécu, en grande partie, dans un monde merveilleux. Même si, comme tout un chacun, la roue tourne, offrant son cortège d’instants douloureux, certaines vies étant plus faciles que d’autres……. Grâce à l’apogée du thermalisme, Mme Quinton a su faire fructifier cette opportunité pour quitter sa misère. Elle saura également saisir la chance qu’elle eut de connaître l’intimité du général Boulanger et de sa maîtresse, la vicomtesse de Bonnemains, au point de devenir leur confidente. Par la suite, elle saura en tirer profit, propulsant sa notoriété sur le plan international. Mais, peut-être, s’est-elle laissée tout simplement porter par le succès grandissant de sa célébrité ? Dans tous les cas, son sens des affaires a fait le reste. «

La Mère Quinton » a vécu jusqu’à la fin de ses jours dans cette bourgeoisie de province au service des grands de ce monde. Je vais donc vous présenter le contexte économique et politique qui escorta l’existence, non seulement, de l’Auvergnate la plus connue au monde, mais surtout, de l’aubergiste française qui fut la plus célèbre en son temps. L’immensité de sa notoriété se dévoila lors de sa consécration à l’Exposition Universelle de Paris en 1900 qui fit d’elle un personnage aux multiples facettes, tant particulier que singulier, en tout cas, haut en couleur. Le travail a représenté pour elle la quintessence de ses journées laborieuses. Point de répit jusqu’à son dernier jour. …..
Bien des points communs me rattachent à ce personnage. Ayant passé mon enfance dans sa dernière villa, « La Villa Marie Quinton », je suis imprégné de cette meunière légendaire, comme un fils spirituel. Ce n’est pas un hasard si notre chère vallée de Royat marque à jamais notre enfance. Aimant particulièrement l’architecture des stations thermales et balnéaires, je suis sensible au monde des hivernants qui fit les beaux jours de « La Veuve Quinton ». Ma formation à l’École Hôtelière de Chamalières m’a permis de parfaire la connaissance de ce monde à part entière dans lequel la gastronomie a représenté l’une des grandes traditions familiales de la « Maison Boucheix », du temps de « La Marie Quinton »……


L’Auvergne berça l’enfance de notre petite Marie. La vallée de Royat, haut lieu du romantisme français, offrait alors une nature luxuriante. Dans cet écrin naturel, notre jolie meunière allait voir sa vallée évoluer et se transformer en une grande station thermale, de grande renommée : Royat-les-Bains. Par chance, il y a deux cents ans, les premiers artistes allaient immortaliser son moulin familial.
Nous découvrirons aussi la vraie vie de cette Auvergnate où le patois était la langue principale. Cette femme d’affaires, qui n’a jamais eu le droit de vote, se fit une place dans ce monde d’hommes. Elle n’en resta pas moins influencée par son époque et par le contexte politique et économique dans la façon qu’elle eut de régner sur ses affaires.


Notre jolie meunière a traversé trois grandes périodes culturelles. Née sous « Le Second Empire », Marie fut une célébrité à « La Belle Époque » et une légende pendant « Les Années Folles ». Entre-temps, notre Auvergnate mythique aura traversé deux guerres et bien des tentatives de coups d’État. « Le monde merveilleux de Marie Quinton » vous fera grâce des souffrances endurées : au cours d’une vie plus ou moins laborieuse, selon son lieu de naissance et son statut social, nous n’avons pas tous la même chance dans l’existence. La vie apporte son cortège de désillusions voire de souffrances mais elle est aussi source de joies et de bonheurs intenses. En ce qui concerne « La Veuve Quinton », malgré les vicissitudes de l’Histoire, […]

Le Journal de la Belle Meuniere

Préface de la main de la Mère Quinton

‘’ Qu’on me pardonne de me présenter moi-même sous ce nom de «Belle Meunière». Depuis mon enfance, je n’en connais pas d’autre. Depuis les années ensoleillées où je jouais, fillette, parmi les rochers et les sources de mon adorable vallée de Royat, tout le monde m’appelait ainsi, les compères aux lourds chapeaux de feutre et les commères aux coiffes plissées.

«La Zenta Mounira». Méritai-je mon surnom? J’en serais trop convaincue s’il m’avait plu de prêter l’oreille à tous ceux qui auraient voulu m’en faire compliment. Aujourd’hui, les belles années s’en sont allées, mais mon nom, lui, ne veut pas les rejoindre. Plus je vais, et plus je le sens peser sur moi comme un regret. Rien n’y fera, je dois m’y résigner: il me le faudra porter jusqu’à la fin.

De bonne heure, j’ai pris une habitude que personne ne m’a enseignée: écrire le journal de ma vie. Je lui ai confié, à ce cher journal, et à lui seul, toutes les angoisses ignorées de l’existence d’une pauvre femme qui a beaucoup souffert. Parfois, les choses vécues dégageaient une telle tristesse que le cœur me défaillait de les écrire. Bien des pages sont restées blanches, tant étaient noires les impressions que j’eusse dû tracer dessus.

Cependant, une clarté est venue traverser quelques années de mon existence. Le hasard m’a fait approcher le général Boulanger à l’époque la plus passionnante de sa carrière. J’ai vu de près, comme je crois que personne n’a pu la voir, sa vie intime, toute pleine de l’amour surhumain qui l’a étreinte jusqu’à l’étouffer.
On ne cesse de me dire que ces choses sont devenues de l’histoire et que je n’ai plus le droit de les garder pour moi. C’est bien. Je détache ces pages de mon livre.

Les voici:
Royat, Mai 1895.’’

Pour lire le Journal de la Belle Meunière en ligne ( Projet Gutemberg), c’est ici : http://www.gutenberg.org/files/22889/22889-h/22889-h.htm

Sources

http://www.gutenberg.org/files/22889/22889-h/22889-h.htm
https://www.edicreer.com/litterature/recit-et-temoignage/belle-meuniere-la-mere-quinton-les-amours-clandestins.html
https://fr.wikipedia.org/wiki/Marie_Quinton
www.merequinton.com

 

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