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#ChallengeAZ 2022 I comme Infatiguables voyageurs et Isijingi (pumpkin pudding)


I Comme Infatiguables voyageurs

Dès 1669, Louis XIV interdit l’émigration des réformés, interdiction renouvelée dans l’édit de révocation lui-même. Les voies de sortie sont surveillées ; les hommes pris sont envoyés aux galères et les femmes en prison.

On estime que plus de 100 000 personnes franchissent les frontières entre 1685 et 1687.

”La mer, à partir des ports de Bordeaux, La Rochelle, Dieppe, Rouen, est facile à franchir, des chaloupes viennent chercher les fugitifs et les déposent à bord de vaisseaux anglais, hollandais ou danois ancrés au large. Les navires repartent avec quelques passagers officiels, les pasteurs et surtout avec de nombreux clandestins voyageant au fond des cales dans des conditions épouvantables, après avoir payé de grosse sommes aux passeurs. Souvent les tentatives échouent, après dénonciations.

La Normandie à partir des ports de Dieppe et Rouen, voit passer le plus gros contingent, la proximité des ports anglais et des îles normandes facilitant ces passages.Les protestants du Sud se dirigent parfois vers Bordeaux, de là vers l’Angleterre, parfois vers le Nouveau Monde. La majorité embarque par Marseille, voire Nice, se dirige vers Gênes et, de là, par terre vers Turin puis Genève.”

”La voie de terre est empruntée par les nombreux huguenots du Dauphiné, Vivarais, Cévennes, Languedoc, Provence, ainsi que des villes piémontaises sous domination française, qui se dirigent vers les cantons suisses francophones, la République de Genève, la principauté de Neuchâtel. Les protestants de Bourgogne, Champagne, Lorraine se dirigent vers les pays rhénans. Les itinéraires se heurtent aux obstacles naturels, surtout le Rhône, les ponts étant rares. Le Jura, pour aller à Lausanne, est difficile à franchir, Montbéliard étant français et les gorges du Doubs n’ont que de rares ponts. La surveillance est forte, mais « avec de l’argent on passe le Rhône partout » témoigne un batelier.

À Lyon, importante plate-forme de passage, il est facile de se fondre dans la grande ville, de recruter contre de l’argent un passeur – plus ou moins sûr – et d’attendre une occasion. Des marchands étrangers vont jusqu’à des foires prendre en charge des fugitifs qu’ils conduisent à Lyon. On marche de nuit, on se cache de jour, on se déguise en mendiant, en colporteur ou en vendeur de chapelets. On contrefait les malades, les muets, les fous. Les morts ne sont pas rares, par fatigue, faim, froid. Tout ceci est risqué, les arrestations fréquentes avec condamnation aux galères, les passeurs peuvent être pendus. Des guides manuscrits indiquent les itinéraires et les lieux de passage, parfois les personnes auxquelles on peut demander de l’aide.”

”La frontière du Nord recèle de nombreux pièges compte tenu de la géographie enchevêtrée et mouvante entre localités occupées par des garnisons françaises ou hollandaises. Ceux qui sont pris doivent abjurer pour être libérés. Solitaires, ou voyageant en petits groupes de parents, amis ou voisins, souvent les hommes partent en avant pour préparer le lieu d’accueil, femmes et enfants suivant plus tard.”

Vers la mi-août 1688, de petits groupes de personnes fuient la région du Luberon.

La plupart d’entre eux viennent de trois petites communes voisines appelées Cabrières d’Aigues, La Motte d’Aigues et Saint Martin de la Brasque. Celles-ci se situent dans la vallée dite d’Aigues, elle-même située dans le grand arc de la Durance où ce fleuve se dirige vers le Rhône. « Aigues » signifie simplement « eau » dans leur langue maternelle, l’occitan ou le provençal,  Quelques autres voyageurs  viennent de villes voisines telles que Lourmarin, juste à l’ouest de Cabrières d’Aigues, Roque d’Antheron au sud-ouest de l’autre côté de la Durance, et Peypin d’Aigues près de Saint-Martin.

La marche est longue, épuisante et dangereuse. Pour réconfort, on peut imaginer qu’ils ont sur eux une bible minuscule qui peut tenir dans la paume de la main, ou même se dissimuler dans le chignon des femmes.

Après leur arrivée en Hollande, certains d’entre eux embarqueront à bord du Berg China le 20 mars 1688 (dont les Jourdan à lire sous la lettre J),

Et pour changer une recette traditionnelle Zulu

Isijingi (pumpkin pudding)

Ingrédients

  • 400 g de potiron ou de butternut, pelé et coupé en cubes
  • 120 g de semoule de maïs
  • 1 CàS de beurre
  • ½ Càc de cannelle moulue
  • 1 tasse de crème (250ml)
  • 150 g de sucre ou de miel (si le potiron est sucré, omettez le sucre)
  • Fruits rouges et menthe, pour garnir

Méthode

  • Faire bouillir le potiron dans suffisamment d’eau pour la couvrir jusqu’à ce qu’elle soit suffisamment molle pour être écrasée. Filtrer en réservant l’eau.
  • Passer le potimarron au mixeur en ajoutant progressivement l’eau de cuisson réservée.
  • Porter la purée à ébullition dans une casserole à feu moyen, puis incorporer la semoule de maïs. Ajouter le beurre et la cannelle et incorporer lentement la crème. Ajouter le sucre et cuire pendant 15 minutes, ou jusqu’à ce qu’il soit cuit à votre goût.
  • Répartir dans des ramequins et garnir de fruits rouges mélangée. Vous pouvez également ajouter un brin de menthe pour la couleur.

‘’Note de la Chef : Isijingi est un plat que ma grand-mère avait l’habitude de cuisiner pour nous, surtout par temps froid. Traditionnellement, ce n’est pas un dessert, mais c’est mon point de vue en tant que chef. – Nompumelelo Mqwebu’’

Sources

https://cliffwoodfogge.wordpress.com/publications/god-bless-the-good-ship-china/rces

Virginia Belz Chomat, Cabrières d’Aigues et la Famille Jourdan, Edition Cabrières, (2007) ; pp.247-252

https://museeprotestant.org/notice/le-refuge-huguenot-en-angleterre/?parc=31901

https://taste.co.za/recipes/isijingi-pumpkin-pudding/

 

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