Carnaval et Mardi-Gras
Sur le merveilleux tableau de Pierre Brueghel l’Ancien , intitulé “Combat de carnaval et de Carême”, on retrouve toutes les oppositions entre les festivités de l’un et la sobriété de l’autre. En bas, et face à face, Carnaval à gauche juché sur son tonneau défend ses positions, supporté par une foule villageoise et festive. Carême à droite, juché sur un prie-Dieu, entre au village et va mettre fin aux ébats populaires.
Mardi Gras est le jour qui précède le mercredi des Cendres, début du Carême et période de jeune de 40 jours avant Pâques, qui se termine le Samedi Saint. Le mot carnaval vient du latin médiéval ‘’carne levare’’: enlever la viande (des repas). La viande désignant le gras que l’on mange les jours gras (autrefois, on les appelait aussi les jours charnels). Liés généralement à la fête de Mardi-gras, les carnavals sont un type de célébrations répandues un peu partout dans le monde (connus également comme Fat Tuesday, Shrove Tuesday, Pancakes Tuesday).
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La fête du mardi gras a des origines très anciennes remontant au temps des Romains. La fête s’intitulait alors ‘’les calendes de mars’’. En ce début d’année, les romains célébraient le réveil de la nature par des rites agraires. A cette occasion, les interdits étaient transgressés et les déguisements autorisés. Mais selon les païens, pour qu’il y ait une période de renouveau, il était nécessaire qu’il y ait le chaos – représenté par une joute – où l’hiver devait être vaincu pour céder sa place au printemps. Au fil du temps, les joutes ont été remplacées par des cortèges et l’hiver, vaincu, par un personnage. Confectionné en bois ou en paille, de taille imposante et portant une couronne et les attributs royaux, le personnage était transporté sur un char fleuri avant d’être joyeusement brûlé à la fin du défilé. C’est la naissance du carnaval tel que nous le connaissons.
Carnaval à la Nouvelle Orléans
De cette fête, les chrétiens se sont réappropriés ce jour qui, coïncidence du calendrier, correspond à la période autour du Mercredi des cendres. Avant l’austérité du Carême, ce jour célèbre la joie et l’abondance.
Le carnaval s’impose comme l’événement majeur de cette journée du Mardi gras. Il apparaît d’abord dans les villes autonomes d’Italie, comme à Venise au XIe siècle. Les masques apparaissent au XIIIe siècle, renforçant le sentiment d’anonymat et permettant certaines outrances, comme l’inversion des rôles sociaux. L’espace d’une journée, les esclaves se comportent comme leurs maîtres et les maîtres servent leurs esclaves. De son côté, l’Église, après avoir réprouvé le carnaval, a fini par le tolérer, y voyant un exutoire pour la population, lui permettant ainsi de respecter les règles tout le reste de l’année.
Les merveilleux costumes du Carnaval de Venise
A l’origine, le costume le plus représentatif du Carnaval de Venise était sans aucun doute la bauta. Il est composé d’une grande cape noire (le tabarro), d’un couvre-chef en drap noir et d’un tricorne qui rend l’individu totalement méconnaissable. Seul le masque de céruse couvrant le visage est blanc. Sa forme particulière (la partie qui recouvre le bas du visage pointe vers l’avant) permet à celui qui le porte de pouvoir boire et manger. De plus, cette déformation modifie également la voix, ce qui augmente encore l’anonymat de celui qui le porte. Très utilisé pendant le Carnaval de Venise, il était aussi utilisé par les habitants de la ville lors de sorties discrètes. Ce costume symbolise les débauches et les audaces du carnaval.
Les femmes, quant à elles, portaient la « moretta », un masque de velours noir de forme ovale appliqué sur le visage, qu’elles maintenaient par les dents grâce à un bouton. Venu de France, ce masque était à l’origine porté par les femmes lorsqu’elles rendaient visite aux religieuses dans les couvents. Ensuite, les costumes devinrent de plus en plus élaborés s’inspirant de ceux de la Comedia dell’Arte. Voici un petit aperçu des costumes :
Arlequin : un personnage assimilé à un bouffon avec une coiffe de fou et une verrue sur le front. Son costume est orné de triangles ou de losanges multicolores. On le connait paresseux, rusé et gourmand.
Colombine : le double féminin d’Arlequin qui ne porte normalement pas de masque. Son personnage est assimilé, parfois à une soubrette, parfois à l’amoureuse d’Arlequin. Colombine est vêtue de la version féminine du costume à losanges colorés. En France, elle est assimilée au personnage de Pierrot, et se fond alors dans un costume en noir et blanc.
Polichinelle : Le déguisement incontournable en Italie. Il est entièrement habillé de blanc avec un chapeau en forme de cône tronqué, un masque au nez crochu, un gros ventre, une bosse et 2 verrues sur le front. C’est un paysan pas malin, qui incarne parfois des personnes très importantes. On l’on reconnait entre mille grâce à sa voix d’oiseau.
Le médecin : il est vêtu d’une longue robe noire et d’un masque au nez crochu. Ce masque fût inventé pour se protéger de l’épidémie de la peste, avec un long nez artificiel qui était, à l’époque, fourré avec des herbes aromatiques censées éloigner la maladie. Il est considéré comme un grand ignorant qui se cache derrière son gros ventre et ses quelques connaissances de latin qui le font paraitre intelligent.
Aujourd’hui on les retrouve encore dans la rue lors du Carnaval de Venise, mais les costumes sont désormais bien plus colorés et plus travaillés qu’à l’époque.
Et hop une petite recette pour célébrer cette journée de mardi-gras
Merci au site ‘’ Un déjeuner de soleil ‘’
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Bugnes à la fleur d’oranger (pour 6 personnes, une trentaine de pièces)
Préparation : 30 min (+ repos 1 à 2h) Cuisson : 20 min• 260 g de farine ordinaire T55 ou de la T65 ou un mélange de farine ordinaire et de grand épeautre blanche T70
• 2 gros œufs entiers (120 g sans la coquille)
• 50 g de beurre mou
• 40 g de sucre semoule (ou de sucre de canne blond)
• 4 cl d’eau de fleur d’oranger (voir mon article sur la fleur d’oranger)
• le zeste d’une orange non traitée
• une pincée de sel
• huile pour le bain de friture (arachide…) 1/2 l
• sucre glace pour la finition
1. Fouetter les œufs avec une fourchette, juste ce qui est nécessaire pour qu’ils soient mélangés. Dans un saladier ou le bol d’un robot, mettre le beurre et le zeste d’orange. Ajouter la farine et travailler rapidement du bout des doigts (ou bien utiliser le crochet plat du robot) pour les mélanger et obtenir une sorte de sable. Former un puits et ajouter le sel, les œufs, le sucre et la fleur d’oranger. Travailler la pâte jusqu’à ce qu’elle soit lisse et homogène. Elle sera légèrement humide et collante, c’est normal. Si ce l’est trop ajouter un peu de farine.
2. Former une boule, la couvrir de film alimentaire et garder au frais au moins une à deux heures.
3. Reprendre la pâte et étaler (un tiers à la fois c’est plus facile) sur un plan de travail légèrement fariné ou sur du papier cuisson légèrement fariné aussi, à 2 mm d’épaisseur à l’aide d’un rouleau. Couper la pâte en rectangles de 8 à 10 cm de long, à l’aide d’un couteau former une fente au centre de 3 cm. Prendre l’une des extrémités courtes et l’enfiler dans la fente (un peu comme si on faisait un nœud) de manière à torsader un peu le tout. Pour simplifier on peut garder le rectangle ou bien couper la pâte en losanges… Poser au fur et à mesure sur du papier cuisson.
4. Faire chauffer le bain de friture dans une casserole à 5-6 cm de hauteur au moins. Quand elle arrive à 170°C Y plonger 7 pièces à la fois et les faire dorer de tous les côtés : c’est très rapide, surveiller, il ne faut pas que ça cuise trop. Poser sur une assiette avec du papier absorbant et procéder de même avec le reste de pièces.
5. Saupoudrer de sucre glace quand les bugnes sont encore tièdes. Déguster de suite ou à température ambiante.
Sources
https://www.visiteurope.fr/mag/carnaval-venise
https://www.undejeunerdesoleil.com/2018/02/bugnes-fleur-oranger.html
https://fr.wikipedia.org/wiki/Carnaval
https://www.france-pittoresque.com/spip.php?article3282
https://www.safrangourmand.fr